dimanche 5 août 2012

Batman

Nous avons enfin vu Batman. Nous attendions d'être réunis pour aller le voir ensemble. De manière générale nous avions des aprioris. Déjà parce que nous n'aimions pas Anne Hathaway. Et de la savoir en Catwoman, ça ne nous plaisait pas. La longueur du film était aussi décourageante.
Après vision, il s'avère que les points négatifs ont changé. Le film est long, mais nous n'avons pas vu passer le temps. L'histoire est très bien construite. Elle suit tellement le un et le deux que j'aurais gagné à les revoir avant celui-ci. Mais l'histoire est bien faite, même si celle du deux était plus complexe et plus passionnante. Catwoman n'est pas présentée comme telle. Le côté chat est très suggéré, et force est de constater que finalement Anne Hathaway n'est pas si catastrophique, même si Michelle Pfeiffer reste à jamais la seule Catwoman.
Là où le film nous a déplu, c'est que pour un Batman, on ne le voit pas beaucoup. Pendant la moitié du film Bruce Wayne n'est pas au mieux de sa condition (physique, mentale, financière) et Batman se fait un peu désirer. Les gens l'appellent LE Batman. Et horreur suprême, lui qui est mon super-héros préféré, le plus sexy d'entre tous, il devient moche quand il porte son masque. Nous n'avons pas compris les gros plans sur lui, quand il parle et qu'il a la bouche toute déformée.. ça en plus de l'affreuse voix trafiquée, Batman a perdu de sa superbe. Il a aussi perdu ses gadgets. Et point de Batmobile.. non pas que son prototype de char d'assaut m'ait manqué, mais quand même. Là il a une moto dont la façon de prendre les virages me laisse perplexe et un hélico moche comme tout. Bref, il ne lui reste plus grand chose.
Le film tourne beaucoup autour du personnage joué par Joseph Gordon-Levitt. Celui-là même qui, à nos yeux, avait sauvé Inception. Là pareil, c'est le seul personnage dynamique.
Ceci dit, la profondeur donnée à Bruce Wayne, lui qui n'était qu'un playboy dans les autres opus est appréciable. Ainsi que l'importance donnée à Alfred. Les liens entre les personnages sont plus profonds, plus sincères, plus prononcés, au propre comme au figuré. Les faiblesses ne sont plus cachées, certains font preuve de force quand on ne les y attend pas. Les rôles s'inversent. Batman perd la foi tandis que d'autres la trouvent. Les bonnes idées reposent sur de mauvais fondements, le ver est dans le fruit; on trouve l'amour où on l'attend le moins. Et ce Batman qui est inutile et persona non grata, qui s'étiole quand on n'a plus besoin de lui, entraînant son alter ego civil dans sa décrépitude. Un petit côté La Belle et la Bête, avec cet infirme terré dans une aile du château, dont les domestiques imaginent la monstruosité.
Et en pleine crise existentielle sur le nucléaire nous avons une allégorie du compte à rebours de l'humanité.
Gotham a disparu. Batman vit à New York. C'est bien dommage. Même s'ils s'obstinent à nous citer Gotham, rien n'est fait pour cacher la grosse pomme. Ainsi Saks Fifth Avenue fait un peu tâche. Tim Burton et son esprit torturé me manquent ici. Ce Gotham enfumé et crasseux, suintant de criminalité et de familles d'affiches des années 60. Cette chauve souris qui surgissait la nuit, et non en plein jour comme systématiquement ici. J'ai bien aimé le film, malgré ses manques. Le méchant a un plan dont la logique ne nous a pas encore sauté au visage mais dont l'application en tous cas appelle à ce qu'il y a de pire en l'humanité. C'est frappant de voir les gens ne pas vouloir prendre part à la Résistance, par peur; ça rapelle une histoire pas si lointaine. Les condamnations arbitraires font penser au lynchage qui a fait loi en Amérique, et plus loin aux méthodes de l'inquisition. Par contre c'est fait maladroitement, le film s'étale sur des années, et la chronologie est parfois accélérée en créant des incohérences (comment revient-il?). Mais on trouve aussi des anomalies dans le scénario.. comment Bane a t il pu ne voir la lumière du soleil qu'à l'âge adulte?? C'était pourtant ensoleillé là d'où il vient.
C'est un Batman, mais avec une foule d'autres gens tout aussi importants. Notre Marion Cotillard pourtant oscarisée s'est ridiculisée... apparement à LA scène des gens ont éclaté de rire dans certains cinémas. Moi j'ai bien aimé la tête que font les interlocuteurs.
J'ai été déçue d'apprendre que c'était la fin d'une trilogie car il a réussi à me faire m'attacher à tout ce petit monde, juste à la fin, juste quand on commençait à les connaître, juste quand je commençais à me faire à l'idée qu'il ne fallait pas attendre du Tim Burton. Mon Chéri a regretté le manque de subtilité à la fin, qui était pourtant accessible en supprimant 5 secondes.
On reste sur sa faim et on a envie de revoir les vieux du coup.

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